samedi 3 janvier 2015

Le Chemin suivi et pourquoi ????



Comment: 
J'ai choisi sans hésiter la Voie du Puy, car, je voulais parcourir des contrées les moins civilisées possibles, pour être proche de la Nature. En plus, il parait que coté hébergement, c'est le meilleur; et trouver un toit chaque soir est une Préoccupation.




Arrivé à Conques, on arrive dans le Sud Ouest; suivre l'itinéraire orange par Cahors et Moissac


Au total, cela fera dans les 730 km et cela peut se parcourir en 4 semaines


Pourquoi : 
La chronique que j'ai rédigée à partir de mes notes, prises au jour le jour,  fait 113 pages en format Word. Cette page, je l'ai écrite en dernier, car ce n'est pas la plus simple.



Marcher jusqu'à Compostelle, Pourquoi ? Quelques bribes de réponse.

Je ne saurais dire depuis combien de temps j'ai cette idée dans la tête, en fait nous avions cette idée, ma femme et moi, et depuis longtemps, car je me souviens avoir acheté sans hésiter chez un soldeur de la rue de Rivoli à Paris le livre de Pierre Barret et Jean-Noël Gurgand "Priez pour nous à Compostelle", paru en 1978 chez France Loisirs. Ce devait être au début des années 80 et cela a été spontané pour moi, donc le projet était déjà dans ma tête. Comme nous avions 3 enfants à élever, le livre a échoué dans la bibliothèque, en "orbite d'attente" comme on dit en astronautique.
Plus tard, ma femme m'a offert un porte clés avec une coquille St Jacques en m'expliquant que c'était à cause de ce projet. Ce porte-clés, je l'ai toujours.
En Mai 2012, mon épouse, jeune retraitée de 61 ans dina chez une ancienne collègue de travail, qui lui raconta qu'elle revenait de Compostelle. Elle avait parcouru le Chemin d'une seule traite en se faisant porter sons sac. Très rapidement, mon épouse commença à se préparer. Nous achetâmes sur internet, fin juin, du matériel "extra light; pendant les vacances, elle s'équipa de chaussures et de chaussettes au Sport 2000 de Pineuilh(33). Elle découvrit par hasard le guide Michelin de la partie française et début Octobre 2012, elle partit avec un sac de 3,5 kg pour une première partie de 3 semaines jusqu'à Aire sur l'Adour. Elle finira le trajet au printemps 2013.
Je n'étais pas en retraite et je l'ai laissée "vivre sa vie", mais j'avais aussi le "virus" et le fait qu'elle l'ait fait m'a renforcé dans mon idée. J'ai ressorti mon vieux sac de randonnée Lafuma, qui dormait au sous-sol depuis 1981 et je me suis équipé au printemps 2014. J'ai testé l'équipement à Versailles un beau jour de Juin en partant de chez moi et en faisant 2 fois le tour du Grand Canal (17 km); seul soucis: pas assez d'eau emportée; j'ai donc ajouté un flacon à l'équipement. C'est ainsi que, mis à la retraite à 66 ans fin Août 2014 après 42 ans d'enseignement universitaire de la chimie, je suis parti fin Septembre 2014 d'Avignon pour des raisons de commodité familiale.
Cela n'explique toujours pas le "pourquoi". Ce n'est sûrement pas pour obtenir la "Compostella", qui est obtenue même si l'on ne parcourt que les 100 derniers km! En plus, étant Protestant, ce diplôme n'est pas essentiel pour moi. C'est un peu comme l'"Appel du Large" pour les marins. On a envie de parcourir de grands espaces dans les pas des pèlerins d'autrefois, ces "Fous de Dieu" pacifiques, qui faisaient l'aller et retour dans des conditions beaucoup plus hasardeuses que maintenant. Il parait qu'ils parcouraient 60 km par jour; alors pour nous 35 km, c'est un maximum raisonnable. Ils y allaient pour satisfaire un vœu ou expier un pêcher... Ce n'est pas mon cas en tout cas même si j'ai pas été parfait au cours des 66 ans passés.

Il y a actuellement plusieurs façons de parcourir ce Chemin (qui est aussi le chemin de Grande Randonnée GR65), mais en ce qui me concerne, cela doit être fait dans la simplicité pour l'hébergement ou pour la nourriture et en portant mon sac de 6/7 kg (parce que j'ai la chance de pouvoir le faire physiquement). Ceci dit à mon âge, je ne ferai pas de camping; je chercherai un dortoir tous les soirs et je prendrai la demi-pension quand cela m'arrangera pour éviter de transporter trop de nourriture quand il y aura des problèmes de ravitaillement. 
D'autres personnes (pèlerins ou pas) parcourent ce Chemin différemment, c'est leur affaire et je respecte évidemment leur choix.


 Du coté de Miramont-Sensacq, j'ai trouvé cette jolie plaque dont j'ai transcrit le texte





Qui saura jamais dire combien d'hommes et de femmes, de jacquets, cheminèrent sur ce gigantesque sablier que sont les Chemins de St Jacques, et qui convergent vers la lointaine Galice ?
Malgré la poussière et la boue sur les cailloux des chemins, bravant les dangers des hommes, des loups et des rivières en crues. Ils avaient le regard rivé sur la voie lactée qui, mystérieusement, leur rappelait chaque soir la direction à suivre.
Riches et pauvres avec pour seul bagage leur bourdon, une besace, un long mantel de laine sombre et un écrit du curé, ils marchaient.
Dans l'espoir de ménager leurs pauvres chaussures, ils préféraient aller pieds nus sur les mauvais passages. Un pèlerin, cela prie d'abord avec ses pieds.
Mais que cherchaient-ils ? La rémission de quelque terrible faute, leur place au paradis ?
Par ce calvaire volontaire, certains voulaient remercier pour un enfant sauvé de la maladie ou un vœu formulé sur un champ de bataille. Pour quelques uns, le pèlerinage était une sentence pénale; pour d'autres, il répondait seulement à une envie de découvrir le monde…
Mille pèlerins, ce sont mille raisons d'aller là-bas !
Et que rencontraient-ils en Galice ? Eux-mêmes, à n'en pas douter.
Le reste concerne seulement leur conscience. Bonne route, pécheurs de l'Absolu !









1 commentaire: