mercredi 20 janvier 2016

Petit bilan



Petit bilan :

Cela faisait plus de 30 ans que je rêvais de mettre mes pas dans ce Chemin suivi par les " pèlerins de Compostelle". Ces "fous de Dieu", qui parcouraient l'aller et le retour, suite à une promesse faite ou à la recherche d'un pardon. Au total, depuis le Puy en Velay, j'ai parcouru  742 + 784 =  1526 km. Sachant que je parcours 40 cm à chaque pas, cela fait environ 3 815 000 pas; Mes pieds n'en ont quasiment pas souffert, mais mes chaussures sont un peu usées. J'ai une pensée émue pour les pèlerins d'autrefois qui devaient revenir à pieds, car en fait à Santiago de Compostella, ils n'étaient qu'à mi chemin et comme ils devaient le parcourir en une seule fois, cela devait représenter 4 mois successifs de marche. J'entendais parler de gens qui avaient suivi ce Chemin, ces 15 dernières années, mais cela restait impersonnel. Et puis un soir de Mai 2012, nous sommes allés diner à Paris chez une personne de 70 ans. Elle nous a raconté qu'elle avait parcouru ce chemin d'une seule traite en 2 mois et en se faisant porter son sac. Mon épouse allait être en retraite et immédiatement, elle décida d'y aller. Je l'aidais  par quelques conseils et elle y partie avec son sac de 3kg (ultralight). Elle le parcourut en 2 fois, et en Mai 2013, elle était à Compostelle. Moi, pendant ce temps-là, je travaillais et je gardais les chiens. Mais elle m'a bien montré que c'était faisable et dès que j'ai été en retraite, fin Septembre 2014, je me suis mis en marche. Ce fut un mois d'Octobre splendide et de fut un grand plaisir d'aller du Puy à Saint Jean Pieds de Port en Octobre 2014. Des gites tranquilles, des chapelles et des églises ouvertes partout qui étaient d'agréables points de pause chrétiens. Vraiment, je conseille aux gens de parcourir la partie française. En Septembre 2015, j'ai repris mon bourdon, mon sac à dos et ma besace pour parcourir la partie espagnole. Il y a 4 fois plus de monde sur ce tracé, mais en Octobre, pas besoin de réserver et c'est bien agréable. Les espagnols furent aimables et répondirent gentiment à mes questions posées en un espagnol rudimentaire. Mon équipement leur indiquant mon statut de pèlerin les y a probablement encouragés, mais les commerçants étaient aimables quand je faisais mes courses "en civil". Les gites municipaux ou provinciaux étaient propres et bien tenus. Ce fut une belle randonnée, mais l'aspect chrétien y était moins fort, car les églises espagnoles étaient presque toutes fermées sur le Chemin. J'ai assisté à quelques offices en chemin, mais ils étaient en basque ou en espagnol, ce qui en minorait l'intérêt. Finalement, j'ai apprécié ces retables espagnols tout dorés et j'ai eu plaisir à visiter les cathédrales, qui étaient sur mon chemin, mais je n'ai trouvé une atmosphère vraiment chrétienne que dans un gite tenu par des religieuses et à la Cathédrale de Compostelle. Dans cette cathédrale, même si on n'est pas catholique, même si on ne se sent pas concerné par le culte des saints, un courant passe. On se sent loin du pays aussi, et cette communauté de croyants ne peut laisser indifférent. Ceux qui ont lu mon texte, ont pu remarquer que l'on est seul sans l'être. Dans ce "Royaume errant", on voyage avec beaucoup d'autres personnes, mais on se parle peu en route, car chacun a son mode de cheminement. Le soir, il y avait une grande convivialité entre les jeunes et cela me tenait compagnie. La barrière de la langue gène la communication, mais parlant anglais et italien, j'ai pu parler un peu avec d'autres pèlerins. Mais certains espagnols ne parlaient qu'espagnol; nous ne pouvions que nous sourire. Quand cela a été possible, parler en français était bien agréable avec les rares québécois et français rencontrés.
En communion avec les pèlerins d'autrefois, j'ai choisi des hébergements simples, donc en dortoirs. D'autre part, pour l'alimentation, j'ai préparé mes repas le plus souvent possible. De toute façon, cette vie simple me convenait parfaitement.

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