Jour 34 : Dimanche 1er Novembre 2015
Santiago de
Compostela Jour 3 Seconde visite et départ
Beau temps, ciel bleu
La journée d'hier a été fatigante, par un tel beau soleil,
un tour en ville s'impose. Départ 9h30, les espagnols dorment encore; certains
ont dû fêter Halloween (fête celte) hier soir.
Joli message sur les origines chrétiennes de l'Europe; il est vrai
que la diversité des origines des pèlerins contribue à une certaine fraternité
entre des gens de tous pays, d'Europe entre autres.
Chemin faisant, visite de la "Capilla de Animas" que j'avais photographiée le premier et qui est ouverte. Elle est dédiée aux âmes du Purgatoire, ce qui explique la présence en façade de cette fresque colorée où les âmes des gens semblent dans les flammes.
Photos de l'extérieur de la cathédrale au soleil du matin, qui met en valeur le côté Est.
Chemin faisant, visite de la "Capilla de Animas" que j'avais photographiée le premier et qui est ouverte. Elle est dédiée aux âmes du Purgatoire, ce qui explique la présence en façade de cette fresque colorée où les âmes des gens semblent dans les flammes.
Dans des chapelles latérales, il y a 9 superbes retables
peint, qui représentent la Passion du Christ.
Photos de l'extérieur de la cathédrale au soleil du matin, qui met en valeur le côté Est.
Retour à la cathédrale pour une visite détaillée. Au
passage, j'emmène un pèlerin au bureau des pèlerins. En ce dimanche, dix messes
se succèdent dans la nef et dans les chapelles. Oserais-je dire que c'est
gênant quand on veut visiter..?? Mais le nombre et la ferveur des participants
interpellent.
À 11h20, la nef est déjà bien remplie en vue de la messe de
12h00. J'attends la fin d'une messe de 11h00 dans une chapelle romane.
Visite de cette chapelle vers 11h45, ce qui fait qu'en sortant la
messe de 12h est déjà commencée.
En sortant de cette chapelle, j'entends une musique
inhabituelle et devant moi défilent des prêtres, des musiciens avec des cors d'harmonie,
puis 4 hommes portent, comme une chaise à porteurs, une chasse contenant un
visage. Le cortège tourne dans l'axe du transept et s'immobilise.
Alors, on
s'active autour du Botafumeiro, l'encens est allumé et l'encensoir lancé pour
purifier l'atmosphère de la cathédrale comble en ce jour de fête.
Puis le cortège reprend son chemin vers l'entrée de la nef; n'étant
pas assis, je suis. Là, seconde halte, où une chorale chante en l'honneur de la
relique, je suppose. Enfin, le cortège repart et rentre quitte la cathédrale
par l'entrée directe au musée; cela tombe bien, je voulais y aller. Une jeune
femme m'accueille et me vend un billet d'accès au tarif pèlerin (4€). Et tout
de suite à droite, je trouve la salle des reliques et le reliquaire que l'on
vient d'y poser.
Après de longues recherches sur internet, j'ai retrouvé un
article concernant cette relique : http://ultreia.pagesperso-orange.fr/chef2.htm
Rivalité des archevêchés du nord-ouest de l'Espagne au 12e siècle.
Compostelle contre Braga.
En 1102, à la tête d'un commando en soutane, Diego Gelmirez, l'évêque de
Compostelle, rafle dans le diocèse de Braga des reliques du Sauveur ainsi que
celles de Fructueux et des martyres Sylvestre, Cucufat et Suzanne, pour les
installer dans sa cathédrale. La justification de ce vol est que ces
prestigieux ossements seront
mieux honorés chez lui(En 1994, le Chapitre de la Cathédrale Saint-Jacques
rendit ces reliques).
Vers 1105,
lors d'un pèlerinage en Terre Sainte, Maurice Bourdin, évêque de Coïmbre (2) au
Portugal, trouve la tête (3) de saint Jacques dans une église de Jérusalem. Avec
l'aide de plusieurs compagnons, il s'empare de cette relique par la
force ! Alors qu'il transporte la tête, bien emballée, il est interpellé
par un ermite qui lui dit être au courant de son vol. Puis, celui-ci convient
qu'il est souhaitable que, là où est le corps, il y ait aussi la tête.
Manifestement, l'évêque lui a fait croire que Coïmbre et Compostelle, c'est
quasiment la même chose.
Le Buste reliquaire |
Pour rentrer chez eux,
l'évêque et sa suite ne s'aventurent pas par le détroit de Gibraltar, ni dans
le sud de la péninsule ibérique. Toute la zone est contrôlée par les musulmans.
Ils passent par la frange nord de la Méditerranée et de l'Espagne. En chemin
vers le Portugal, l'évêque s'arrête à Carrion de los Condes, en Castille. Pour
une raison obscure, il laisse son trésor au monastère de San Zoilo. Peu après,
la reine Urraca, de passage, s'en empare et l'emporte à la collégiale de
Saint-Isidore de León. Plus tard, elle en fait don à l'Archevêque de
Compostelle en y ajoutant un morceau du Saint Sépulcre et un os de saint
Étienne, le premier martyr chrétien.
Comme à
Compostelle on affirmait que c'était le corps entier de saint Jacques le Majeur
qui avait été amené en barque de Terre Sainte après sa décapitation au 1er
siècle, cette tête était de trop. Aussi, cette tête du
fils de Zébédée ou saint Jacques le Majeur, devint
tête du fils d'Alphée ou saint Jacques le Mineur. La relique figure dans
un magnifique buste-reliquaire de la chapelle des reliques à Compostelle. Mais,
chose étrange, il est décoré d'une belle coquille !
Il y a un grand retable avec un St Jacques Matamore en haut.
J'ai fait des photos et on m'a expliqué plus tard que c'est interdit
(par mon entrée, il n'y avait pas de panneau); mais c'est fait !! Accès au
cloître, puis au reste du musée. Il est grandiose : tapisseries de Goya,
sculptures superbes en granit et en bois. Mon appareil photo est discret et je
mitraille avec raison, car il s'avèrera
qu'ils ne vendent pas de livres présentant le contenu du musée.
Dommage. Je retrouve une Vierge à l'enfant avec Anne et un beau St Jacques
Matamore. À la librairie, j'ai acheté quand même un bon livre sur la Cathédrale.
Le cloître.
Dans une chapelle du cloître, un retable où Dieu est représenté par
un vieil homme (caché par un reflet) qui rayonne
Belle vue sur la place avec le "Parador" à droite
Tapisseries de Goya :
Anne, Marie et Jésus
Retable exposant la vie de St Jacques
Chevaux du cortège des rois mages
Dans une chapelle de la cathédrale; St Jacques matamore.
En sortant à 13h, les espagnols sont de sortie; une fanfare égaie
une place voisine de la cathédrale.
Pendant le déjeuner au séminaire, je discute avec un
français car le four à micro-ondes est très complexe à utiliser. Comme il a été
dépanneur radio-TV, il maîtrise bien la bête. Des coréens cuisinent des
morceaux de porc dans des poêles à frire, cela va encore encrasser les plaques
de cuisson vitro céramiques (ce qui les rend faciles à nettoyer si on veut le
faire). Pause sieste de 15h30 à 16h30, car la nuit sera perturbée (ce sera pire
que prévu).
Paquetage, gestion des vivres pour les 24 heures à venir.
Lecture d'un livre de photos sur le Camino; qui a été réalisé par le producteur
du vin de la fontaine à vin.
Au diner, je retrouve le français, il rentrera demain et a
pris la solution avec coucher à Hendaye. Il ignorait qu'il y avait une autre
solution Il m'explique qu'autrefois, un train de nuit pour Paris attendait à
Hendaye, mais il a été supprimé. Il est juste en vivres, alors je lui offre une
boite de salade mexicaine et une poire. J'ai ravitaillé un peu trop, alors,
autant partager. Il veut me payer, mais n'a pas de monnaie; pour 2€, entre
pèlerins, on peut se faire de petits cadeau de vivres…Avant de me quitter, il
m'explique qu'il est un miraculé de Lourdes. Une opération ratée de la colonne
vertébrale l'avait laissé paralysé d'une jambe. Miracle en allant à Lourdes, sa
jambe s'est désengourdie soudainement! Et en 10 minutes, il a retrouvé une
marche normale. Ce miracle a été reconnu par l'église catholique; il me dit de
taper "Serge François" sur Google pour avoir plus de détails. Je
regarde la TV espagnole de 20h30 à 21h10; c'est une émission sur Verdi. 21h30
départ pour la gare.
Le train viendra de la Coruña et desservira Ourense, Medina
del Campo et Madrid. Il faudra bien penser à descendre en route !! Au haut-parleur,
une douce voix commence à me parler de "Madrid – Chamartin"(prononcer "Chat Martine", comme si Martine
Aubry était un chat!"). Il y a donc 2 gares à Madrid, puisque les
attentats de 2004 étaient à la gare d'Attocha.
Le train arrive, voiture 6, place 12. En fait, leur
"trainhotel" est un train très ordinaire, je me retrouve dans un
"carré", heureusement, personne en face, mais j'aurai du mal à
allonger mes jambes. Le siège s'incline un peu. Le chef de train passe tout de
suite et contrôle mon billet. Au début, arrêts fréquents et lumière allumée,
pas moyen de dormir. Puis les arrêts s'espacent ce qui me permet de somnoler.
Le trajet du train de nuit en Espagne;
les trains de jour, passent au plus court par Leon.
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