Étape 33 : Mercredi 5 Octobre 2022 : St Palais de Phiolin(17) - Mirambeau - Petit Niort(17) : 27km 5h
Beau temps, température chaude annoncée
Réveil 6h45; départ 7h45 Arrivée 15h30
Brouillard comme prévu, mais on voit les balises.
On va frôler la D137, dans le brouillard, on la distingue, bordée d'arbres.
Le brouillard dépose des gouttelettes d'eau sur les toiles d'araignée.
Chemin assez monotone. Les vignes ont été vendangées et le tournesol moissonné. Il semble que certains champs aient été semés en choux.
Flore locale :
Aujourd'hui chemin champêtre. C'est clair que l'on vient de récolter le maïs.
Pas mal d'arroseurs à maïs; uns station de pompage de l'eau proche du Chemin.
"Chez Gabard", ils n'arrivent plus à entretenir le bâti.
On slalome de part et d'autre de la D137. Du coup, je ne verrai pas St Genis de Saintonge. Tant pis pour le village de Plassac, le guide Lepère proposait un chemin y passant, mais je ne lâche pas le balisage Compostelle vu la distance à parcourir aujourd'hui.
Après le niveau St Genis, puis de Plassac, nombreuses zones boisées.
On contourne St Genis de Saintonge, c'est étonnant.
Est-ce un ancien moulin ? Les oiseaux l'apprécient comme perchoir.
Déjà 10 km parcouru. La Verrerie semble être un tout petit hameau.
Agréable chemin forestier, mais le brouillard persiste.
On finit par traverser la D137 pour contourner le Château de la Tenaille. Il remplace des bâtiments de l'abbaye bénédictine. C'est très dissimulé, sauf l'église.
On repart en laissant à droite les murs de la propriété de la Tenaille.
L'abbaye de La Tenaille appelée abbatia beatae mariae de Tenelia ou Tenallia dans les textes anciens, était située dans la paroisse de Saint-Sigismond-de-Clermont. Ce fut une abbaye cistercienne d’une relative importance en Saintonge, notamment du fait qu’elle se trouvait sur une des voies du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. En effet l’un des quatre grands chemins menant à Saint-Jacques : la via Turonensis, la principale voie de l’ouest de la France qui prend son origine à Tours, passait au cœur de l’abbaye.
Outre le fait de se trouver sur une voie importante menant à Saint-Jacques, l’abbaye possédait au Moyen Âge des reliques prestigieuses : un clou de la croix du Christ ainsi que la tenaille qui l’avait arrachée. Ceci avait pour effet qu'elle était un lieu de pèlerinage et une étape lors de la longue procession vers l’Espagne. D’autre part, de nombreuses personnes venaient prêter serment sur ces objets sacrés.
Gautier raconte en 1839 dans la Statistique du département de la Charente-Inférieure que les moines détournèrent un jour le cours d’une fontaine se trouvant non loin de l’abbaye pour faire jaillir à la place de l’eau du vin qu’on amenait à l’aide de conduits souterrains. Les habitants de la région crurent pendant longtemps que durant 24 heures le vin jaillissait de terre à La Tenaille.
Aujourd’hui, de l’abbaye originelle il ne reste qu’une chapelle, des entrepôts datant du XVIIIe siècle et une vaste demeure, ensemble architectural du XIIe, XVIIIe et XIXe siècle.
Les archives de cette abbaye furent nombreuses, mais, malheureusement, entreposés au collège de Saintes elles furent détruites lors de son incendie en 1793. Il reste donc peu de documents pour retracer l’histoire de La Tenaille.
La chapelle de l’abbaye se compose d’une nef recouverte de coupole. À la suite des destructions des guerres de Religion, la partie est de l’église a disparu. L’édifice est bâti en belles pierres de taille. Le portail est de style romano-byzantin et surmonté d’un fronton baroque du XVIIIe siècle. La façade est décorée d’une superposition sur trois niveaux d’arcades. La chapelle est finalement classée au titre des monuments historiques en 19581.
La nef était autrefois surmontée de trois coupoles en enfilade, elles ont disparu. La première a été remplacée par une pyramide en pierre surmontée d’une tenaille.
La fin de l'abbaye de la Tenaille
Au XVIe siècle la morale ecclésiastique s’est largement relâchée. Ainsi en juillet 1542, l’abbaye de La Tenaille comme ses voisines de Sablonceaux et de Pleine Selve est en triste état. Pour y remédier le parlement de Bordeaux prend un arrêt demandant la reformation de ces abbayes tant la vie des moines est dissolue : « … esquelles abbayes les religieux d’icelles ou aulcuns d’iceulx sont gens malvivants, vacabons, dissoluz, qui ne vacquent aucunement au service divin, ains au lieu de ce faire, vont nuyt et jour voler et piller, vagabonder et pailharder … »3. Les moines avaient quitté leurs abbayes et parcouraient les campagnes armés en se comportant comme de véritables bandits de grands chemins et fréquentaient les tavernes où ils se comportaient comme des soudards. Dans cet arrêt du parlement bordelais il est demandé aux abbés et prieurs de ces abbayes de garder les moines dans l’enceinte de leur établissement sous peine d’une amende de 2000 livres et de la saisie de leurs revenus. Ils disposaient de deux mois pour mettre des actions en place, au-delà, la justice pourrait faire prisonnier les moines vagabonds. Il est à se demander comment l’abbé de La Tenaille : un enfant de 12 ans, Jacques II de Catrix, répondit à une telle injonction. À la suite de ces événements l’abbaye perdit beaucoup de son lustre.
En 1582, Jacques de Pons, seigneur de Plassac, qui s’était converti au calvinisme durant les guerres de religion chassa les huit derniers moines de l’abbaye, l’un d’eux fut tué et il ruina avec ces hommes les bâtiments. L’abbé Jacques de Catrix s’enfuit dans sa famille proche, les Buergueville, près de Châteauneuf-sur-Charente où il mourut bientôt.
La vente comme bien national
Le 9 nivôse de l’an II, l’abbaye fut vendue comme bien national et passa avec ses dépendances dans des mains privées : Armand de La Barre. C’est ce dernier qui fit construire la maison de maître et ses dépendances. En 1832 à la suite d'une saisie, les restes de l’abbaye sont adjugés par le tribunal de Jonzac à Alexis Martin de Bonsonge de Marennes. À l’époque d’après le procès-verbal le domaine est composé d’une maison de maître, de servitudes, d’une maison pour un fermier et de cent hectares de terre7.
Sa petite-fille épousa le comte Étienne Lunet de Lajonquière, ils vécurent au château de La Tenaille ; monsieur de La Joncquière devenant même maire de Saint-Sigismond-de-Clermont pendant plusieurs années.
Chemin très zigzagant après le château de La Tenaille. Il faut avoir l'œil au Chemin.
Jolie propriété, maison de maître et dépendances.
Champs de choux et de maïs
Faune locale:
A l'approche de Mirambeau, retour des terres cultivées et terrain vallonné.
On entre dans Mirambeau avec la D 137, donc sur le Chemin Historique.
Super U à l'entrée pour se ravitailler. En 1079, il y avait un château à Mirambeau. C'était une place forte des seigneurs de Pons. Il en existe encore un, mais il était fermé quand je suis passé. Passage à la mairie pour payer 10€ et avoir le code d'accès au gite de Petit Niort.
Petite visite à l'église néo-romane de l'Assomption de Mirambeau. Joli plafond au-dessus du chœur.
On quitte Mirambeau par la bruyante D137. Mais elle évite le centre-ville de Petit Niort où il y a un très bon gite et belle église romane St Martin du XIIième siècle avec crypte dédiée à St Jacques.
Cette église a été sauvée par des bénévoles entre 2011 et 2018. Joli travail !
Avant le chœur, à gauche, on distingue le départ de l'escalier vers la crypte.
Le chœur n'est pas d'origine !!
Vers la crypte:
St Roch semble avoir une plaie au genou gauche et la montrer en retroussant son manteau. Explication :
"Pourquoi Saint-Roch montre sa jambe ?
Il tenait sans doute dans la main gauche le bourdon avec la gourde. De la droite, il découvre l'ulcère de sa cuisse, bubon pestilentiel que ses biographes localisent à l'aine (peste inguinale), mais que, par décence, les artistes reportent plus bas, généralement au milieu de la cuisse."
L'église présente aussi une chapelle latérale consacrée à la Vierge Marie. La statue de la Vierge est posée sur un autel à la façade surprenante.
Il semble que ce soit une représentation de l'enfer.
A creuser…
Il y a aussi 2 vitraux consacrés à St Palais et à St Arsène.
Saint Palais ou Palladius fut évêque de Saintes
Saint Grégoire de Tours nous parle des difficultés qui furent les siennes en ce temps où les princes de Bourgogne et d'Austrasie se querellaient jusqu'à se poignarder. Il participa au concile de Mâcon en 586 et nous avons la lettre du pape saint Grégoire le Grand qui lui recommande les missionnaires qui partent vers l'Angleterre et devaient passer par Saintes. Son culte était déjà bien établi au XIe siècle et de nombreuses localités du Sud-Ouest de la France portent son nom: 17420 Saint Palais sur Mer.
L'église Saint-Palais est l'héritière du sanctuaire funéraire de Saint Pallais, l'évêque de Saintes, Palladius, qui fut enterré au VIe siècle dans la nécropole antique du bord de la voie romaine menant au pont. La place Saint-Pallais était d'ailleurs encore un cimetière jusqu'au XVIIIe siècle. (Saintes - église Saint-Palais).
Il figure au 7 octobre au martyrologe romain et un internaute nous signale que d'après 'les petits bollandistes' "La bienheureuse mort du Saint évêque de Saintes arriva le 7 octobre, comme l'indiquent tous les martyrologes et le bréviaire manuscrit du XIIIe siècle. Sa fête néanmoins se célèbre le 6 septembre, selon un ancien usage adopté dans le diocèse et dans l'abbaye de Notre-Dame de Saintes.
Hébergement : passer payer à la mairie de Mirambeau après avoir fait mes courses au Super U à l'entrée de la ville. Renseignements du Lundi au vendredi de 9h à 17h30.
Maison des pèlerins : 4 rue de la Vergne à Petit Niort
Tel mairie : 05 46 49 60 73(rectif)
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