mardi 2 juillet 2019

Via Turonensis étape 18 : Veigné - Sorigny - Sainte Maure de Touraine




Étape 18 : Vendredi 31 mai 2019  Veigné(37) – Sorigny – Sainte Maure de Touraine(37): 28 km                           8h
Beau temps
L'étape est longue et comme l'office de tourisme de Sainte Maure ferme à 17h30, il faut partir tôt.
Départ 7 h à l'ouverture de la boulangerie. Je laisse les clés dans la boite aux lettres de la mairie.
Le Chemin part du gite, on sort de la ville.

On frôle Montbazon,




puis on passe à travers bois, où je vois 2 lièvres traverser le Chemin.
Petite montée, puis on longe un lac privé de bonne taille.






On passe derrière une zone d'activités.



 













Pendant un moment, balisage Compostelle, puis on retrouve le balisage GR. De Montbazon et de sa tour, je n'aurai rien vu, dommage. Et c'est parti pour 9 km au milieu des champs de céréales barbues et autres plantes.




















 
Flore locale 




 







 
 Au bout de 9 km, arrivée à Sorigny.





Joli nom pour une rue du Chemin.










Décidément, les rues n'ont pas des noms ordinaires ici !









Il y a une jolie église.







Et joli porche d'entrée de cette église.





Belles salamandres de part et d'autre de l'entrée.









Jolis vitraux à l'intérieur; l'un concerne St Martin; l'autre est plus classique.


 




















En face une boulangerie fermée, mais il parait qu'il y en a une autre. De toute façon, j'ai mes pains au chocolat de Veigné. On m'indique un banc près de la mairie. Il y a un gite Compostelle à Sorigny, mais en partant de Tours à midi, cela faisait trop de distance pour moi.
En sortant du village, une croix de chemin, je n'en ai pas vu depuis longtemps.


 









On attaque un plateau cultivé avec des chemins de campagne en zigzags plus ou moins herbeux. Cela me vaudra une tique à enlever le soir.









En passant dans un bosquet, c'est très bruyant. Il s'avère que dans cette mare, des crapauds ou des grenouilles se racontent plein d'histoires. Je n'en verrai aucun, mais une table m'accueille pour une pause ravitaillement.
 Il y a de beaux champignons sur le Chemin, mais je les laisserai tranquilles.
 
 

















Comme dans la Beauce, faute d'arbres ou de poteaux, il faut baliser au sol sur des pavés préalablement enterrés.





 



















A un moment, je vois un sac à dos au loin, puis il disparait. En arrivant dans une zone légèrement arborée, je trouve un randonneur allongé, sac posé, qui fait sécher son T-shirt au soleil. Il m'explique qu'il habite Paris et qu'il suit le Chemin par petites étapes les week-ends. Il se dit mal équipé avec des baskets et un sac à dos de taille moyenne. Il m'explique aussi que cela lui coûte de plus en plus cher entre les transports et les hébergements à l'hôtel. Je lui signale que je ne vais pas à l'hôtel, puisqu'avec le crédential, on a accès à des gites Compostelle. Mais il a laissé son crédential à Paris, car dans les églises, il ne peut jamais le tamponner ! Ce personnage de 49 ans s'est donc lancé sur le Chemin sans aucunes informations. Je lui montre les guides, les informations fournies par les associations,….. Et je lui conseille de passer un jour chez Compostelle 2000 pour recueillir de bon conseil et acheter le livret hébergements de cette association.

 





Puis je repars vers Sainte Catherine de Fierbois. Je verrai souvent ces plantes, mais je ne sais pas ce que c'est.
Peu avant l'arrivée, je découvre que le GR a été dévié vers le Nord. Craignant qu'un pont sous la ligne TGV soit barré, je suis ce balisage en bougonnant: encore 1 à 2 km en plus pour une journée déjà longue. On voit l'église au loin. Je passe devant le temple protestant,
 










puis le GR passe enfin sous la voie TGV 

 




et une belle allée nous mène au but.












































Il est 13h10 et je vais me reposer dans l'église, fraiche et accueillante.
En examinant l'église avec attention, je ne trouve pas de trace de Sainte Catherine: par contre beaucoup d'allusions à Jeanne d'Arc. Bizarre. En fait Sainte Catherine est seulement sur un vitrail (en robe verte, avec Jeanne d'Arc en dessous garde ses moutons) et je ne l'ai pas reconnue (voir le texte en dessous).
N'ayant pas eu connaissance de ce texte (que je trouvais à mon retour sur internet), je localise un vitrail représentant Jeanne d'Arc et le roi Charles VII; en plus c'est confirmé en latin !






 


Il y a aussi des armes sous un oriflamme.








C'est en mémoire de l'épée qu'elle a dit devoir trouver derrière l'autel et le fourreau fourni par les prêtres.
Sur une plaque en marbre le texte suivant est écrit :


JEHANNE LA PUCELLE,
ALLANT VERS LE ROI A CHINON,
POUR ACCOMPLIR SA MISSION LIBERATRICE
PASSA ICI LE 5 MARS 1428
ET ENTENDIT TROIS MESSES
EN CETTE CHAPELLE DE SAINTE CATHERINE DE FIERBOIS.
QUELQUES SEMAINES PLUS TARD,
SUR L'ORDRE DE SES VOIX,
ELLE ENTRA QUERIR ICI
UNE EPEE MARQUEE D'UNE CROIX
DEPOSEE PIEDS DE L'AUTEL              
COMME TROPHEE D'UN COMBAT HEUREUX
CETTE EPEE PRESIDA
A SES VICTOIRES
ET DELIVRA LA FRANCE.



Texte trouvé sur internet :
Origines du lieu:
Le premier manuscrit citant Sainte-Catherine-de-Fierbois est un ouvrage du XVe siècle : Vie de sainte Catherine dans lequel est relaté le premier miracle de cette dernière6.
« L'an mil trois cent soixante et quinze, le pèlerinage de Madame sainte Catherine appelé Fierbois, étant en la paroisse de Sainte-Maure, au diocèse de Tours en Touraine, fut trouvé par un prud'homme dudit lieu que l'on appelle Jean Godefroy. Ce Jean Godefroy, habitant audit lieu de Fierbois, était alors en telle maladie qu'il fut sept ans sans pouvoir s'aider de membres qu'il eut… Or il revint à ce bonhomme que, naguère, il y avait eu une chapelle de Madame Sainte Catherine et en un lieu qui était plein de grands bois, de buissons et de ronces. Et il n'y avait aucun qui put y avoir accès. Il lui vint une idée pieuse et lui fut avis que, s'il faisait une neuvaine en ce lieu, sont état s'amenderait. Et il fit tant que, par ses valets, à force de cognées et instruments de fer, il fit faire une sente par laquelle il fut porté audit lieu. Et tantôt qu'il fut devant ladite chapelle, avant que sa neuvaine fût achevée, il vit bien et clair, et fut sain et guéri de tous ses membres. Et encore est-il à cette heure en un aussi bon état qu'il fut jamais. Grâces en soient rendues à Dieu et à Madame Sainte Catherine. »

Jeanne d'Arc et sainte Catherine de Fierbois

Vitrail commémorant Jeanne d'Arc et Sainte Catherine.


Jeanne d'Arc, fille de paysans de Domrémy, se fait conduire auprès du Dauphin (futur Charles VII). Elle part de Vaucouleurs le 23 février 1429, escortée de six hommes, et arrive le 4 mars à Sainte-Catherine-de-Fierbois, portant alors des habits masculins. Elle est hébergée dans l'aumônerie construite par Boucicaut. Elle fait rédiger une lettre au Dauphin et la lui fait porter par deux hommes de son escorte. À Fierbois, elle prie devant la statue de sainte Catherine, dans la chapelle qui lui est dédiée. Le lendemain, elle assiste à trois messes dans cette même chapelle. Ayant reçu réponse à son courrier, elle se met en route pour Chinon le 6 mars.
Une fois reconnue comme un recours possible par le Dauphin et ses conseillers, elle se rend à Tours pour y récupérer l'armure confectionnée pour elle. Quand on lui propose une épée, elle la refuse en expliquant que « ses voix » lui avaient révélé l'existence d'une autre épée, enterrée derrière l'autel de la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois et reconnaissable à cinq croix gravées sur la lame (épée de Charles Martel), lui donnant l'ordre d'aller la chercher pour sa mission. 



Voici ce que l'on peut lire à ce propos dans les minutes de son procès :
« …Tandis que j'étais à Tours, j'envoyai chercher une épée qui se trouvait dans l'église Sainte-Catherine-de-Fierbois derrière l'autel.
— Comment saviez-vous que cette épée fût là ?
— Cette épée était en terre, toute rouillée et la garde était ornée de cinq croix. Je sus qu'elle se trouvait là par mes voix, et l'homme qui l'alla chercher ne l'avait jamais vue. J'écrivis aux ecclésiastiques dudit lieu qu'ils voulussent bien m'envoyer cette épée, et ils me l’envoyèrent. Elle n'était pas trop enfoncée en terre, derrière l'autel comme il me semble. Aussitôt après que l'épée eût été trouvée, les ecclésiastiques dudit lieu la frottèrent, et aussitôt la rouille tomba sans difficulté. Ce fut l'armurier de Tours, qui l'alla chercher. Les prêtres de Fierbois me firent don d'un fourreau, et les habitants de Tours d'un autre. On fit donc faire deux fourreaux, l'un de velours vermeil, et l'autre de drap d'or. Et moi j'en fis faire un troisième de cuir solide… » 

Il ne faut pas trainer, j'ai déjà parcouru 20 km; restent au moins 8km à parcourir.
 Départ vers 14h15.  Statue de Jeanne d'Arc sur la place du village. Je connaissais l'hôpital Boucicault à Paris et revoici ce personnage ici.
 
 




 














A la sortie du village, on passe à l'Ouest de la RN 10. 






Passage dans une vallée, avec habitat troglodyte.















Puis remontée sur le plateau sur lequel il y a des exploitations agricoles. A gauche, je distingue bien la RN 10, bordée d'arbres. 



C'est dans une de ces exploitations que nous nous arrêtions avec les enfants pour acheter des fromages et caresser les chèvres.
Mais le chemin s'éloigne un peu de la RN10 et plonge sur Ste Maure de Touraine.
 Achat d'un fromage de chèvre chez un producteur. 





Il fait très chaud et je suis content d'arriver en ville. Le parisien, qui m'a rejoint entretemps car il marche vite (moins chargé aussi) va à l'hôtel qu'il a réservé et qui est complet. On m'indique que l'Office du Tourisme est au bout de la ville au Sud à un rond-point. Encore des pas en plus et il y en aura d'autres, car je sais que le gite est en périphérie de la ville. Bon accueil à l'O.T. Pour 12€, on me remet la clé du gite qui est au hameau du Grand Vaux. Le Guide Lepère précise comment y aller. Je laisse mon sac à l'O.T. pour aller au ravitaillement et visiter la ville. Vieilles maisons, église toute en hauteur.

































 









Je reconnais le parking où nous avions coutume de faire une pause. Pour le ravitaillement, il y a un petit U, que je n'ai pas trouvé et un magasin de produits locaux, qui vend en vrac. J'y vais pour l'encourager; j'y achète 4 Pommes de terre, tomates et yaourts locaux au lait de chèvre.


Je récupère mon sac et reviens à la RN10. Il y a un petit topo sur ce grand axe de circulation, qui est un peu le pendant de la RN7 et qui a été rebaptisé D910, quand l'état s'est déchargé de la gestion de ces routes sur les départements.

















L'ascension vers le hameau me mène au gite; c'est bien fléché. C'est une petite maison à flanc de coteau. La salle de bain/WC est troglodyte. Au rez de chaussée, grand séjour et cuisine; lits à l'étage. Pas de courette pour faire sécher le linge, mis une personne du coin qui veillera à ma bonne installation me conseille d'allumer le sèche-serviette électrique. Ce n'est pas très écologique, mais le lendemain matin, je devrais m'y résoudre.
 J'essaie de joindre mon gite des Ormes pour savoir où il est. En périphérie des Ormes, il y a Buxeuil et Buxières et je m'y perds un peu avec la fatigue. Finalement, on me rappelle malgré la mauvaise réception du réseau et je saurai gérer l'approche finale, à 2 km au Nord des Ormes. Il semble qu'ils seront  très occupés en ce samedi après-midi, mais du moment que j'ai un toit pour la nuit…..






Ce gite a une histoire.














Il menaçait ruine et une association a décidé de la rénover et le gère maintenant. En en faisant un gite jacquaire, ils rendent bien service et les recettes permettent de l'entretenir. Tout le monde est gagnant.


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