Étape 18 : Vendredi 31 mai 2019 Veigné(37) – Sorigny – Sainte Maure de
Touraine(37): 28 km 8h
Beau temps
Départ 7 h à l'ouverture de la boulangerie. Je laisse les
clés dans la boite aux lettres de la mairie.
Le Chemin part du gite, on sort de la ville.
On frôle Montbazon,
puis on passe à travers bois, où je vois 2 lièvres traverser
le Chemin.
Petite montée, puis on longe un lac privé de bonne taille.
On passe derrière une zone d'activités.
Pendant un moment, balisage Compostelle, puis on retrouve le balisage
GR. De Montbazon et de sa tour, je n'aurai rien vu, dommage. Et c'est parti
pour 9 km au milieu des champs de céréales barbues et autres plantes.
En face une boulangerie fermée, mais il parait qu'il y en a une autre. De toute façon, j'ai mes pains au chocolat de Veigné. On m'indique un banc près de la mairie. Il y a un gite Compostelle à Sorigny, mais en partant de Tours à midi, cela faisait trop de distance pour moi.
Flore locale
Au bout de 9 km, arrivée à Sorigny.
Joli nom pour une rue du Chemin.
Décidément, les rues n'ont pas des noms ordinaires ici !
Il y a une jolie église.
Et joli porche d'entrée de cette église.
Belles salamandres de part et d'autre de l'entrée.
Jolis vitraux à l'intérieur; l'un concerne St Martin;
l'autre est plus classique.
En face une boulangerie fermée, mais il parait qu'il y en a une autre. De toute façon, j'ai mes pains au chocolat de Veigné. On m'indique un banc près de la mairie. Il y a un gite Compostelle à Sorigny, mais en partant de Tours à midi, cela faisait trop de distance pour moi.
En sortant du village, une croix de chemin, je n'en ai pas
vu depuis longtemps.
En passant dans un bosquet, c'est très bruyant. Il s'avère que dans
cette mare, des crapauds ou des grenouilles se racontent plein d'histoires. Je
n'en verrai aucun, mais une table m'accueille pour une pause ravitaillement.
Il
y a de beaux champignons sur le Chemin, mais je les laisserai tranquilles.
Comme dans la Beauce, faute d'arbres ou de poteaux, il faut
baliser au sol sur des pavés préalablement enterrés.
A un moment, je vois un sac à dos au loin, puis il
disparait. En arrivant dans une zone légèrement arborée, je trouve un
randonneur allongé, sac posé, qui fait sécher son T-shirt au soleil. Il
m'explique qu'il habite Paris et qu'il suit le Chemin par petites étapes les
week-ends. Il se dit mal équipé avec des baskets et un sac à dos de taille moyenne.
Il m'explique aussi que cela lui coûte de plus en plus cher entre les
transports et les hébergements à l'hôtel. Je lui signale que je ne vais pas à
l'hôtel, puisqu'avec le crédential, on a accès à des gites Compostelle. Mais il
a laissé son crédential à Paris, car dans les églises, il ne peut jamais le
tamponner ! Ce personnage de 49 ans s'est donc lancé sur le Chemin sans aucunes
informations. Je lui montre les guides, les informations fournies par les
associations,….. Et je lui conseille de passer un jour chez Compostelle
2000 pour recueillir de bon conseil et acheter le livret hébergements
de cette association.
Puis je repars vers Sainte Catherine de Fierbois.
Je verrai souvent ces plantes, mais je ne sais pas ce que c'est.
Peu avant l'arrivée, je découvre que le GR a été dévié vers
le Nord. Craignant qu'un pont sous la ligne TGV soit barré, je suis ce balisage
en bougonnant: encore 1 à 2 km en plus pour une journée déjà longue. On voit
l'église au loin. Je passe devant le temple protestant,
puis le GR passe enfin sous la voie TGV
et une belle allée
nous mène au but.
Il est 13h10 et je vais me reposer dans l'église, fraiche et
accueillante.
En examinant l'église avec attention, je ne trouve pas de
trace de Sainte Catherine: par contre beaucoup d'allusions à Jeanne d'Arc.
Bizarre. En fait Sainte Catherine est seulement sur un vitrail (en robe verte, avec
Jeanne d'Arc en dessous garde ses moutons) et je ne l'ai pas reconnue (voir le
texte en dessous).
N'ayant pas eu connaissance de ce texte (que je trouvais à
mon retour sur internet), je localise un vitrail représentant Jeanne d'Arc et
le roi Charles VII; en plus c'est confirmé en latin !
Il y a aussi des armes sous un oriflamme.
C'est en mémoire de l'épée qu'elle a
dit devoir trouver derrière l'autel et le fourreau fourni par les prêtres.
Sur une plaque en marbre le texte
suivant est écrit :
JEHANNE LA PUCELLE,
ALLANT VERS LE ROI A CHINON,
POUR ACCOMPLIR SA MISSION LIBERATRICE
PASSA ICI LE 5 MARS 1428
ET ENTENDIT TROIS MESSES
EN CETTE CHAPELLE DE SAINTE CATHERINE
DE FIERBOIS.
QUELQUES SEMAINES PLUS TARD,
SUR L'ORDRE DE SES VOIX,
ELLE ENTRA QUERIR ICI
UNE EPEE MARQUEE D'UNE CROIX
DEPOSEE PIEDS DE L'AUTEL
COMME TROPHEE D'UN COMBAT HEUREUX
CETTE EPEE PRESIDA
A SES VICTOIRES
ET DELIVRA LA FRANCE.
Texte trouvé sur
internet :
Origines du lieu:
Le premier
manuscrit citant Sainte-Catherine-de-Fierbois est un ouvrage du XVe siècle : Vie de sainte
Catherine dans lequel est relaté le premier miracle de cette dernière6.
« L'an mil trois cent
soixante et quinze, le pèlerinage de Madame sainte Catherine appelé Fierbois,
étant en la paroisse de Sainte-Maure, au diocèse de Tours en Touraine, fut
trouvé par un prud'homme dudit lieu que l'on appelle Jean Godefroy. Ce Jean Godefroy,
habitant audit lieu de Fierbois, était alors en telle maladie qu'il fut sept
ans sans pouvoir s'aider de membres qu'il eut… Or il revint à ce bonhomme que,
naguère, il y avait eu une chapelle de Madame Sainte Catherine et en un lieu
qui était plein de grands bois, de buissons et de ronces. Et il n'y avait aucun
qui put y avoir accès. Il lui vint une idée pieuse et lui fut avis que, s'il
faisait une neuvaine en ce lieu, sont état s'amenderait. Et il fit tant que,
par ses valets, à force de cognées et instruments de fer, il fit faire une
sente par laquelle il fut porté audit lieu. Et tantôt qu'il fut devant ladite
chapelle, avant que sa neuvaine fût achevée, il vit bien et clair, et fut sain
et guéri de tous ses membres. Et encore est-il à cette heure en un aussi bon
état qu'il fut jamais. Grâces en soient rendues à Dieu et à Madame Sainte
Catherine. »
Jeanne d'Arc
et sainte Catherine de Fierbois
Vitrail
commémorant Jeanne d'Arc et Sainte Catherine.
Jeanne d'Arc, fille de paysans de Domrémy, se fait conduire auprès du Dauphin
(futur Charles VII). Elle part de Vaucouleurs le 23 février 1429, escortée de six
hommes, et arrive le 4 mars à Sainte-Catherine-de-Fierbois, portant alors des habits
masculins. Elle est hébergée dans l'aumônerie construite par Boucicaut. Elle fait rédiger une lettre au
Dauphin et la lui fait porter par deux hommes de son escorte. À Fierbois, elle prie devant la statue de sainte Catherine, dans la chapelle qui lui est dédiée.
Le lendemain, elle assiste à trois messes dans cette même chapelle. Ayant reçu
réponse à son courrier, elle se met en route pour Chinon le 6 mars.
Une fois
reconnue comme un recours possible par le Dauphin et ses conseillers, elle se
rend à Tours pour y récupérer l'armure confectionnée pour elle. Quand on lui
propose une épée, elle la refuse en expliquant que « ses voix »
lui avaient révélé l'existence d'une autre épée, enterrée derrière l'autel de
la chapelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois et reconnaissable à cinq croix
gravées sur la lame (épée de Charles Martel), lui donnant l'ordre d'aller la
chercher pour sa mission.
Voici ce que
l'on peut lire à ce propos dans les minutes de son procès :
« …Tandis
que j'étais à Tours, j'envoyai chercher une épée qui se trouvait dans l'église
Sainte-Catherine-de-Fierbois derrière l'autel.
— Comment
saviez-vous que cette épée fût là ?
— Cette épée
était en terre, toute rouillée et la garde était ornée de cinq croix. Je sus
qu'elle se trouvait là par mes voix, et l'homme qui l'alla chercher ne l'avait
jamais vue. J'écrivis aux ecclésiastiques dudit lieu qu'ils voulussent bien
m'envoyer cette épée, et ils me l’envoyèrent. Elle n'était pas trop enfoncée en
terre, derrière l'autel comme il me semble. Aussitôt après que l'épée eût été
trouvée, les ecclésiastiques dudit lieu la frottèrent, et aussitôt la rouille
tomba sans difficulté. Ce fut l'armurier de Tours, qui l'alla chercher. Les
prêtres de Fierbois me firent don d'un fourreau, et les habitants de Tours d'un
autre. On fit donc faire deux fourreaux, l'un de velours vermeil, et l'autre de
drap d'or. Et moi j'en fis faire un troisième de cuir solide… »
Il ne faut
pas trainer, j'ai déjà parcouru 20 km; restent au moins 8km à parcourir.
Départ
vers 14h15. Statue de
Jeanne d'Arc sur la place du village. Je connaissais l'hôpital Boucicault à
Paris et revoici ce personnage ici.
A la sortie du village, on passe à l'Ouest de la RN 10.
Passage dans une
vallée, avec habitat troglodyte.
Puis remontée sur le plateau sur lequel il y a des exploitations
agricoles. A gauche, je distingue bien la RN 10, bordée d'arbres.
C'est dans
une de ces exploitations que nous nous arrêtions avec les enfants pour acheter
des fromages et caresser les chèvres.
Mais le chemin s'éloigne un peu de la RN10 et plonge sur Ste
Maure de Touraine.
Achat d'un fromage de chèvre chez un producteur.
Il fait très chaud et je suis content d'arriver en ville. Le parisien,
qui m'a rejoint entretemps car il marche vite (moins chargé aussi) va à l'hôtel
qu'il a réservé et qui est complet. On m'indique que l'Office du Tourisme est
au bout de la ville au Sud à un rond-point. Encore des pas en plus et il y en
aura d'autres, car je sais que le gite est en périphérie de la ville. Bon
accueil à l'O.T. Pour 12€, on me remet la clé du gite qui est au hameau du
Grand Vaux. Le Guide Lepère précise comment y aller. Je laisse mon sac à l'O.T.
pour aller au ravitaillement et visiter la ville. Vieilles maisons, église
toute en hauteur.
Je reconnais le parking où nous avions coutume de faire une
pause. Pour le ravitaillement, il y a un petit U, que je n'ai pas trouvé et un
magasin de produits locaux, qui vend en vrac. J'y vais pour l'encourager; j'y
achète 4 Pommes de terre, tomates et yaourts locaux au lait de chèvre.
Je récupère mon sac et reviens à la RN10. Il y a un petit
topo sur ce grand axe de circulation, qui est un peu le pendant de la RN7 et
qui a été rebaptisé D910, quand l'état s'est déchargé de la gestion de ces
routes sur les départements.
L'ascension vers le hameau me mène au gite; c'est bien
fléché. C'est une petite maison à flanc de coteau. La salle de bain/WC est
troglodyte. Au rez de chaussée, grand séjour et cuisine; lits à l'étage. Pas de
courette pour faire sécher le linge, mis une personne du coin qui veillera à ma
bonne installation me conseille d'allumer le sèche-serviette électrique. Ce
n'est pas très écologique, mais le lendemain matin,
je devrais m'y résoudre.
J'essaie de joindre mon gite des Ormes pour
savoir où il est. En périphérie des Ormes, il y a Buxeuil et Buxières et je m'y
perds un peu avec la fatigue. Finalement, on me rappelle malgré la mauvaise
réception du réseau et je saurai gérer l'approche finale, à 2 km au Nord des
Ormes. Il semble qu'ils seront très
occupés en ce samedi après-midi, mais du moment que j'ai un toit pour la
nuit…..
Ce gite a une histoire.
Il menaçait ruine et une association a décidé de la rénover
et le gère maintenant. En en faisant un gite jacquaire, ils rendent bien service et les
recettes permettent de l'entretenir. Tout le monde est gagnant.
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