lundi 1 juillet 2019

Via Turonensis étape 17 : Tours - Veigné


 


L'année dernière, venant de Chartres, j'ai atteint Tours. Maintenant, je vais continuer vers le Sud en longeant toujours la RN10 que j'ai parcourue tant de fois en voiture, sans avoir le loisir de trop m'arrêter.
Mes dates ne sont pas bonnes, car je pars le week-end de l'Ascension et en plus, en route, il y aura celui de la Pentecôte. J'ai réservé quasiment jusqu'à Poitiers, ce qui fait que je suis tranquille. Il n'y a pas eu de soucis, sauf pour la première étape où le gite de 3 places était déjà pris. J'ai donc avancé mon départ d'une journée pour loger à Veigné.

Même si je ne dispose que de 6 jours, ce sera quand même très intéressant et j'apprendrai plein de choses sur cette région. Parce que ensuite ce sera le week-end de la Pentecôte et entre les étapes longues et les gites privés occupés, je crains des ennuis.
Il est à noter que cette région est très riche en cours d'eau. Les traverser, c'est l'occasion de s'intéresser à leurs origines et à leur devenir. Au catalogue de ces 130 km : la Loire, le Cher, l'Indre, la Creuse, la Vienne, le Clain. Joli cours expérimental de géographie physique.


Étape 17 : Jeudi 30 mai 2019 :   Tours(37) – Veigné(37) : 18 km             5h   Temps gris


Je suis parti de Versailles très tôt et j'ai pris un train à Paris Austerlitz. En sortant de la gare de Tours à 11h20, je constate qu'il y a de la lumière à l'Office du Tourisme, je vais y faire tamponner mon crédential. Et j'en profite pour interviewer l'hôtesse sur mon problème de crypte de St Martin. Surtout que j'ai découvert sur le plan du guide Lepère que la cathédrale que j'ai visitée en arrivant il y a un an se nomme Saint Gatien. Elle m'explique qu'en partant il faut aller à la Basilique Saint Martin, qui est un peu à l'écart de mon Chemin, mais pas loin. Par la rue de la Gradière, j'accède à cette basilique, style Montmartre. Elle n'est pas seule, il y a aussi  la tour Charlemagne. Heureusement, il y a des explications très claires. C'est la Messe de l'Ascension, mais on peut se glisser discrètement vers la Crypte. En en ressortant, c'est la fin de la messe, les gens sortent et une jeune femme est toute heureuse de rencontrer un vrai pèlerin. Elle me demande d'où je viens et où je vais et tout cela lui remplit le cerveau de rêves.




















Qui était Saint Martin ?
http://www.1000questions.net/fr/Qui-sont/saint_martin.html
Le premier livre consacré à l’histoire de saint Martin a été écrit de son vivant, comme pour Mère Térésa ou Jean Paul II. Quand il meurt en 397, Martin, Évêque de Tours, est déjà le saint de la Gaule Romaine. Le catholicisme est alors protégé par les empereurs depuis 80 ans. Il connaît cependant de graves difficultés avec l'arianisme, hérésie répandue d’abord dans l’empire en Orient puis en Occident, qui nie la divinité du Fils, et que certains empereurs favorisent. Les chrétiens gallo-romains vivent alors essentiellement dans les villes. Le monachisme n’est encore connu en Occident que par les récits sur moines d’Egypte
Martin naît à Sabaria (Hongrie actuelle) en 316 de parents païens. Son père, de simple soldat, est devenu tribun, c'est-à-dire général. A l'âge de 10 ans, Martin entre dans une église, s'intéresse à la foi et commence son catéchuménat. Il songe même à aller vivre au désert. Le général, son père, ne l'entend pas de cette oreille et met en application un édit sur l'enrôlement des fils de vétérans. Il fait arrêter son fils par la gendarmerie qui le conduit à l'armée. Martin fait donc son service dans la cavalerie, puis passe à la garde de l'empereur. Il ne dépassera pas le grade de sous-officier.
Le partage du manteau
Simple catéchumène, il se comporte déjà avec humilité, servant lui-même son serviteur. En garnison à Amiens par un hiver de grand gel, il rencontre, à la porte de la ville, un pauvre mourant de froid. N'ayant plus d'argent à lui donner, “ saisissant l'arme qu'il portait à la ceinture, il partagea sa chlamyde (Manteau réglementaire du soldat romain) en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Quelques-uns des assistants se mettent à rire, car on le trouvait ridicule avec son habit mutilé. ” La nuit, Jésus apparaît à Martin revêtu du demi manteau et dit aux anges qui l'entourent : “ Martin, encore catéchumène, m'a donné son manteau ! ” Cette scène, popularisée par la sculpture, la peinture et le vitrail jusqu'à nos jours, nous est racontée par Sulpice Sévère, dans sa Vie de Saint Martin (Vie de Saint Martin, par Sulpice Sévère), une biographie basée sur des matériaux de première main : “ Nous l'avons en partie interrogé nous-même, explique Sulpice Sévère, dans la mesure où il était possible de lui poser des questions, et nous avons enquêté d'autre part auprès des témoins. . . ” La Vie sera augmentée par des Lettres, et des Dialogues compléteront le tout par la voix de ses disciples et donneront la pensée spirituelle du Saint tour à tour soldat, ermite, chef de monastère, évangélisateur, et Évêque. Ces ouvrages seront pendant des siècles des "bestsellers".
Ermite dans le Poitou
Quelques années après l'épisode d'Amiens, Martin obtient de quitter l'armée (il y servait depuis 25 ans), il vient à Poitiers auprès du fameux Hilaire qui lutte contre l'arianisme - ce lui vaut à ce dernier d'être exilé pendant plusieurs années en Orient par le pouvoir impérial. Martin s'installe comme ermite à Ligugé, à quelques kilomètres de Poitiers. Il reçoit le ministère d'exorciste. Il va ensuite retrouver ses parents en Panonnie natale, et sa mère se convertit. Fidèle défenseur de la foi catholique, Martin est persécuté et expulsé par les Ariens. Il subit à nouveau des persécutions dans les environs de Milan où il a établi son ermitage. Il va alors s'installer dans l'île de Gallinaria, sur la côte Ligure. Enfin, à la nouvelle du retour d'exil de saint Hilaire, il rentre en Poitou.
Abbaye à Ligugé
Autour de lui, à Ligugé, Martin voit se rassembler de nombreux disciples qui forment une communauté à la fois de prière monacale et d'évangélisation. Avec eux Martin visite les pauvres et les malades. Homme de prière, il exerce la compassion et guérit les malades, tantôt par de simples remèdes, tantôt par l'huile des malades, et, parfois, par des guérisons extra ordinaires. Martin ressuscite même les morts. Naturellement ces "excès d'enthousiasme" du biographe Sulpice Sévère laissent les historiens sceptiques. Ce qui est certain, c'est que si saint Martin n'avait rien fait de véritablement extraordinaire, on voit mal pourquoi on aurait écrit et diffusé de son vivant un livre sur sa vie. De plus, sa renommée va le faire élire Évêque de Tours en 381, contre les usages de l'époque : il n'était pas du diocèse, il n'était pas un dignitaire gallo-romain. “ C'est la première fois, dit l'historien Michel Rouche, qu'un sous-officier romain, et en plus un moine ermite devient Évêque en Gaule ! ”
Évêque de Tours
Les chrétiens de Tours useront d'un stratagème pour attirer Martin. Faisant appel à sa compassion, quelques-uns vont à Ligugé le supplier de venir prier pour un malade. Dès qu'il est sur le territoire de la cité et évêché de Tours, on le fait quasiment prisonnier et on l'emmène à l'église où aussitôt on l’élit évêque. Comme pour saint Ambroise à Milan, cette élection se fait dans un climat proche de l'émeute, et malgré l'opposition des notables gallo-romains.
Évêque et moine : fondation de Marmoutiers
Évêque, Martin n'en demeure pas moins moine : il s'installe une cellule de l'autre côté de la Loire, entre le fleuve et le coteau de Marmoutiers. Peu à peu, quatre-vingt moines le rejoignent en ce lieu. C'est de là qu'à nouveau, Martin évangélise les campagnes, s'attaquant en particulier aux hauts lieux du paganisme rural. Avec son équipe de mission, ils défient la puissance des dieux païens et s'attaquent à leurs temples. Rien de fâcheux ne leur arrivant les païens émerveillés en concluent que le vrai Dieu est celui des chrétiens











A côté de la basilique, il y a la tour Charlemagne, qui est ce qui reste de l'ancienne Collégiale St Martin.

 Bon, il est temps de sortir de la ville par l'avenue de Grammont; je la connais bien, car je l'ai souvent suivie en voiture quand je décidais de traverser Tours lors de mes nombreux voyages sur la RN10. Tours c'est maintenant équipé de tramways. Cap au Sud, il faut traverser 2 ponts et il faudra un bon moment pour y arriver.


Affiche concernant les élections européenne passées devant la mairie de Tours; une liste communautaire; pas bon ça.




Ces 2 ponts traversent le Cher, que l'on va longer vers l'Est par le chemin de halage vers Saint Avertin.
Le long de la rive, il y a des immeubles, qui ont des escaliers d'accès au chemin de halage. Cela peut servir de banc pour une pause déjeuner.







Après la piscine et le camping de Saint Avertin, on grimpe progressivement sur le coteau bordant le Cher.
 












 






C'est une zone pavillonnaire ancienne avec des "châteaux", puis on traverse une zone pavillonnaire moderne. Nombreux zig-zags, il faut bien surveiller les balises en ayant un œil sur le guide. A un moment, petit changement du tracé, qui aboutit à des consignes contradictoires. Des riverains me renseignent. Le but, c'est d'éviter la RN10.

 

Ensuite, on atteint des terres agricoles et des forêts. 








On traverse la LGV atlantique, branche Aquitaine, car il y a aussi la branche Bretagne-Pays de Loire.




 









Vigne du Val de Loire







Beaucoup de promeneurs à pieds en ce jour férié. On passe près d'une école privée : le lycée Catholique Fontiville, puis grande descente en cohabitation avec les voitures et on frôle la gare de Veigné.












Belle entrée en ville arborée. On traverse L'Indre avec à gauche un ancien moulin à eau.










Et on arrive à la place de la mairie, qui est aussi celle de l'église. J'appelle l'employé municipal d'astreinte, qui est en  fait une conseillère municipale d'astreinte. Elle vient m'ouvrir le gite; c'est un grand studio avec tout le confort. Pour 5€, je suis gâté.


 


Il y a en face un magasin d'alimentation ouvert 7 jours sur 7, où je vais acheter un diner de bonne qualité et à coté une boulangerie ouvrira demain matin à 7 heures. C'est une des meilleures boulangeries de la région m'a-t-on dit. En consultant un ancien guide, il semble que le Chemin passait autrefois par Montbazon, mais puisqu'il y a un gite à Veigné, il a été rectifié pour passer au gite.

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